vendredi 24 juin 2016

Voyage au coeur de l'actualité brûlante...

Mardi 14/06, je suis montée à Paris pour la journée.
Cela allait être pour moi une longue journée, une journée dense, chargée émotionnellement, stressante, et dont dépendrai en partie une orientation possible de mon avenir professionnelle.

Mardi était aussi le jour de grève nationale.
J’avais vu passer à cet effet environ un mois avant un mail appelant à un important rassemblement ce jour-là à la capitale, afin de protester (encore et toujours) contre la loi travail (El Komhry).
 
Avec ma chance habituelle, j’ai donc eu le plaisir de voyager avec tous les syndicalistes.
 
Je vous dépeins le tableau. J’ouvre la porte de mon wagon et là, retentit un bruit de sirène. J’ai cru que j’avais par mégarde activé une alarme, il n’en était rien, c’était mes charmants compagnons de voyages ; Les mêmes qui ont fumé dans l’inter wagon…
Tous les wagons n’étaient pas comme cela, ais imaginez un wagon plein de gros beaufs marseillais, affublés des gilets jaunes que l’on garde dans la voiture en cas d’accidents, en train de hurler, avec l’accent qui va bien : « c’est nous les marseillais » !
 
A côté de cela, ça chante, c’est seul au monde dans le wagon.

Perso, j’ai rapidement quitté le wagon, on y était que trois filles, vu qu’à jeun ça donnait déjà du « Vive DEASH » et « Vivement que e casse du CRS, je vais lui péter les dents, il va manger de la purée ce soir » (je cite mot pour mot), et qu’ils attaquaient au gros rouge…
je vous rappelle l’horaire de mon train : 7h20.
 
Encore une fois, j’étais dans le wagon 8, à croire que c’est dans celui-là qu’ils mettent la fine fleur, la crème de la crème.

Pour la petite histoire, la dernière fois que je suis montée à Paris tôt un matin et que je me suis retrouvée dans ce même wagon 8, j’ai eu la chance d’avoir pour hôtes de wagon un groupe de kékés marseillais qui montaient voir Roland Garros.
Même schéma, seuls au monde dans le wagon, ça s’interpelle à autre voix d’un bout à l’autre d’u wagon, et entre deux citations de Zidane (oui, ils aimaient le foot aussi…), il y en a un qui a sorti : « Oh, y a un silence de cathédrale » (à prononcer avé l’accent de marseilleuh, peuchère ! ).
 
J’ai eu d’abord envie de rire, le mec avait placé LA phrase un peu recherchée qu’il connaissait, et ensuite, j’ai eu envie de rétorquer : « Ben non, connard, y a pas de silence, vu que tu le gâches avec tes potes depuis tout à l’heure ! » !
 
En bref, deux fois où j’ai eu beaucoup de chance. Deux voyages durant lesquels j’ai encore rêvé d’une Marseille vidée de tous ses marseillais…
Remarque, en ce moment, Being sport fait pas mal concurrence aux bars de la ville…
 
Et donc, pour vous finir le récit palpitant de ce jour de grève nationale et de manifestation massive que j’ai choisi pour me rendre à Paris, laissez-moi vous narrer mon retour, histoire de boucler la boucle…
 
Au retour, j’arrive dans mon wagon, et j’y croise les mêmes que le matin, dans le même état d’excitation. Le wagon était plus que bruyant, le retour s’annonçait aussi « pénible » (et c’est un euphémisme léger) que l’aller…
Finalement, j’ai eu de la chance dans mon malheur : il s’était trompé de wagon et étaient en train de migrer à l’étage. Du coup, je commence à discuter avec un passager qui s’était mis comme moi en retrait pour les laisser passer, soulagé, et il me dit « Bon ben on n’aura pas droit aux syndicalistes, on n’aura que les supporters ». Sa remarque me fait sourire, étant sur la même longueur d’onde que lui, et je rétorque « Entre la peste ou le choléra…Nous nous sommes regardés souriants, en phase…
 
Et non, cela n’a pas marqué » le début d’une grande histoire d’amour, mais cela faisait du bien de discuter encore avec quelqu’un de non contaminé et non lobotomisé, à baver devant un kéké coiffé comme un sac poubelle ficelé qui court après la baballe, tous ces débiles hirsutes que nos jeunes élèves au rang de dieux vivants et qui feraient mieux de refuser de s’approcher d’un micro tellement leurs interviews font honte à la langue française…
 
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Et pour finir l’histoire, j’avais donc échappé au wagon CGT, pour atterrir dans le wagon…FO ! Chance, quand tu nous tiens.

Mais la FO, ils se tiennent un peu mieux, ils sont plus vieux et fatigués du coup, après avoir poussé une gueulante lorsqu’ils ont découvert que le bar ne servait pas de whisky (étonnant^^), ils se sont tous endormis, réduisant les nuisances sonores à un gai concert de ronflements…
 
Je plains par contre le wagon au-dessus, infestés de mes compagnons du matin, qui ont tapé du pied, des mains, hurlé, chanté. Eux ils avaient dû le prendre avec eux le whisky…
 
Et voilà un court extrait de ma vie de voyageuse que je souhaitais vous faire partager !
 
Bon week-end à tous !

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