jeudi 13 septembre 2018

J’ai toujours eu peur d’être moi-même…

J’ai toujours eu peur d’être moi-même. Parce que j’ai longtemps cru être une coquille vide.

Une coquille que l’on aurait cherché à remplir par tous les moyens : amour, nourriture, affection, amis.
Mais la coquille était gourmande, et elle en demandait toujours plus, et en nourrissant ma coquille, ce vampire, c’est mon enveloppe extérieure que je transformais. Et via cette transformation, c’est aussi mon moi intérieur que j’appauvrissais, que je détériorais.
 La coquille vampire aimait à se repaître de sucre, de chocolat, d’amitiés toxiques, d’histoires nocives. Elle savait aller chercher le mal où il se trouvait, et tandis que je la remplissais, elle me laissait en paix et pour un temps, j’évitais de cogiter.
Plus je remplissais ma coquille, plus je me vidais paradoxalement de ma substance, de qui j’étais. Car pour remplir sa coquille en gras, en sucre ou en chocolat, on peut rester soi-même, mais pour la remplir avec des « amis », ou des « amours », il faut commencer par se faire accepter, et pour cela , on peut parfois se renier, se perdre en l’autre, se montrer malléable, être très influençable.
J'ai aussi souvent rempli ma coquille vide avec des modèles, des mentors, qui changent souvent : médecins, amis, bloggeuses/influenceuses, j'ai souvent cherché à être eux, ou comme eux, ou comme ils me disaient d'être, comment je devais être, et j'ai ainsi souvent piqué des petits bouts de chacun : la même écharpe que l'une, le même sac que l'autre, la démarche zéro déchet comme l'une, le maquillage bio comme l'autre, et, au final, d'une, je ne me sentais pas mieux, de deux, je ne me sentais pas plus moi, de trois, je me sentais honteuse d'être aussi influençable et d'avoir aussi peu de goûts personnels affirmés, de traits de caractère appuyés, des convictions en lesquelles je croirais dur comme fer, ou encore, de la personnalité.
Je me suis perdue en cours de route.

Non pas que je m'étais un jour trouvée, mais...l'écart entre moi et qui je suis s'était encore creusé !
Que faire dès lors pour le réduire ?
Une discussion récente avec ma psy semblait être un début de piste, un bon élément de réponse. A la base, nous parlions de ma famille, que je perçois en ce moment plus comme une charge que comme un moteur...Et pour terminer l'image, cette famille serait tel un édifice composé de plusieurs tours, dont les tours s'effondrerait une à une...La psy a vu en ça le dépouillement extrême pour accéder au vrai moi, me recentrer. Je n'avais pas perçu cela comme ça. Ne pas se considérer comme seulement une constellation de cette famille, mais comme un être à part entière.

Un être qui choisirait si elle mange bio ou non, si elle veut être vegan ou pas, si elle adopte des cosmétiques naturels ou conventionnels, qui porterait des vêtements qu'elle n'aurait pas aperçus parfois sur les amies, bref, un être unique, un être à part, qui se distinguerait de tous les autres : moi !

Alors que faire pour (tenter d') être enfin moi ?

Il y a une part de moi qui sait ce que je ne suis pas. Je ne serai jamais sèche et svelte car, derrière cette fille qui rêve de n'être pas trop grosse, il y a cette gourmande incurable qui fait des entorses et écarts réguliers, qui n'a pas toujours un régime alimentaire très sain...

Il y a une autre part de moi qui travaille sur elle. A l'acceptation de ce que je suis, à tendre vers ce que j'aimerais devenir, mais surtout, surtout, et c'est un travail que je fais seule, en partie, mais aidée aussi (de ma psy, et de Chéri) je VEUX, plus que tout, être enfin moi-même, la vraie moi, m'épanouir, me révéler, et exister plus que vivre !

Depuis de nombreuses années, j'accumule les lectures d'ouvrages de développement personnel. J'étais persuadée de trouver en eux LA clé, la raison, en dehors du fait que j'aimais aussi cette littérature, que je trouvais passionnante.

Puis, je me suis lassée, j'en ai lu beaucoup sur peu de temps, et depuis, j'ai changé de point de vue, ainsi que de méthodes de travail. Depuis quelques mois, voire un an, je n'en lis plus.

Car j'en ai moins besoin, peu envie, et surtout, au bout d'un moment, on a un peu l'impression d'en avoir fait le tour et que finalement, nombre de ces ouvrages se ressemblent beaucoup, au point de sembler parfois des redites.


Je ferai d'ailleurs un court billet (parce que j'en ai envie, et que c'est dans mes tablettes^^) pour expliquer, plus longuement, pourquoi j'ai arrêté de lire du développement personnel...

Côté vêtements, et nourriture, pour reprendre un peu les thèmes abordés plus haut dans ce billet, je me suis beaucoup calmée. D'une , parce que je n'ai pas besoin de beaucoup ; de deux, pour améliorer mes finances, et enfin, parce que je n'ai pas une profession exigeante sur le dress code.

Je suis plutôt dans la tendance inverse en ce moment, à épurer : donner ou revendre.

Côté nourriture, là encore de gros progrès, pour le portefeuille, mais avant- tout, pour la santé et l'estime de soi : plus de grosse crise de boulimie depuis quelques mois !

Bien sûr, je mange encore du sucre, je suis gourmande, et je ne me prive pas par ailleurs, mais plus de format "crise", à engloutir tout ce que l'on a sous la main, sans plaisir, ni prendre le temps de mâcher ou respirer, l'urgence étant, à ce moment là, de remplir un vide, LE vide.

Le vide qui était caractérisé chez moi par l'absence d'amour.

Je veux dire l'amour "amoureux", car bien sûr, je recevais de l'amour, via ma famille, mes amis.

Et puis cette année ayant été riche en évènements, et en émotions fortes en tout genre, et en problèmes à régler/combats à mener, j'ai dû avoir une prise de conscience subite que la réponse était dans la vraie vie, quelque part, ou en moi, mais certainement pas (ou plus, du moins) dans les livres...

Au final, il était temps.

Temps de renaître. De recommencer. De réessayer. De réesperer.


Depuis quelques mois, j'apprends à lâcher prise sur beaucoup de chose.

C'est un combat de longue haleine, et c'est loin d'être toujours facile.

J'ai aussi compris que, contrairement au passé, on ne peut pas tout régler à la fois, et se lancer dans tous les chantiers en même temps : échec assuré !


Je prends les choses une par une, j'essaie d'appliquer la méthode des petits pas, de ne pas trop anticiper ou angoisser longtemps à 'avance. Je tente aussi d'appréhender les jours un par un, et de vivre la vie au fil de l'eau.

C'est dur, mais je m'accroche, j'ai envie de réussir !

Je crois qu'en fait la vie est un compromis au quotidien : accepter de ne pas avoir tout ce dont l'on rêvait, et composer plutôt avec ce que la vie a choisi de nous offrir...

Et comme dit un morceau déjà blogué en coup de coeur, et que j'écoute en boucle en ce moment : "I recover if you keep me alive"...

Peut-être que 2018, qui avait si mal commencé ,  se terminera sous de meilleurs auspices...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire