La Rupture en 2015

La Rupture en 2015. Est-elle différente des ruptures d’avant ?

 

Selon moi, oui, dans le sens où, avant, les gens prenaient la peine de réparer ce qui s’était brisé. Maintenant, les gens jettent et rachètent du neuf, et il en va des relations amoureuses comme des objets.

 Une rupture, c’est en quelque sorte, à mes yeux, un peu comme une cure de désintoxication. Il faut se déshabituer de cette personne qui nous avait rendu accro à elle.

Une relation amoureuse, ce n’est rien de plus qu’une drogue. C’est pourquoi l'on développe, lors d’une rupture, les mêmes symptômes qu’un drogué en manque : on doit se sevrer, apprendre à faire avec cette privation.

Il faut arriver à continuer sans elle, voire même j’irai jusqu’à dire revivre sans elle, réapprendre à vivre sans elle.

C’est-à-dire sans ses mains, son humour, ses bras protecteurs, son odeur, le goût de sa peau (non cet article ne va pas basculer dans l’érotique, je vous rassure ^^).

C’est aussi oublier le timbre de sa voix, son sourire, son regard, la douceur de ses lèvres.

 

C'est se relever, réapprendre à marcher seule, comme un enfant, un pas après l'autre. Considérer chaque nouvelle journée passée seule comme une petite victoire.

C'est accepter de devenir transparente à ses yeux, tandis qu'il est là, juste sous notre nez, à nouer de nouvelles amitiés, si bien dans sa peau, l'air si bien et si heureux, tandis que l'on se débat pour garder la tête hors de l'eau, et tenter d'ignorer la douleur, et d'accepter le changement...

 

C'est faire son deuil. Accueillir sa peine, son chagrin, sa tristesse et ses larmes comme des amies, avec lesquelles on va faire un petit bout de chemin. Savoir ensuite leur dire au revoir, lorsque le moment est venu, lorsqu'on se sent prêt pour une éclaircie, et à laisser filtrer à nouveau dans sa vie un timide rayon de soleil...