lundi 24 mars 2014

Her

(Ce billet a été écrit dimanche 23 mars)

Je viens de passer un peu plus des deux dernières heures dans une salle de ciné. J'ai vu Her. J'ai tapé ce billet dès mon retour chez moi.

J'ai pleuré en rentrant chez moi à pied, tout en exposant par téléphone mes premières impression sur le film à un ami.

En fait d'impressions, je parlerais plutôt d'un choc. Her est, à mes yeux, une expérience cinématographique inédite, d'un type tout à fait nouveau. Ce film ne ressemble à aucun autre.

Cela m'a évoqué tellement de choses que j'ai commencé à rédiger mon billet dès le film fini, encore dans le noir, après avoir cherché à tâtons dans mon sac carnet et stylo (ce que j'ai bien sur toujours sur moi). J'avais trop peur de perdre mes idées et mes ressentis sur le trajet de retour vers chez moi.

Her raconte l'histoire de Théodore, un homme seul, mélancolique, très attachant, en plein divorce. Il semble triste et désorienté, il semble chercher un sens à sa vie. Son métier ? Une profession incroyable : il écrit des lettres aux gens, de la part de leurs proches. Il est seul, et solitaire, jusqu'au jour où, suite à une publicité, il investit dans un système d'exploitation intelligent. C'est là que Samantha (le système d'exploitation en question, où l'os, vu que j'ai vu le film en vo) fait irruption dans sa vie. Théodore va alors vivre avec son oreillette vissée en permanence à l'oreille, pour communiquer avec elle…

Her raconte comment des gens seuls et isolés, ayant échoué à trouvé l'amour dans le monde réel, se refugient dans le monde virtuel, où ils se complaisent dans des cybers relations. Her m'a fait penser au parcours d'une amie, qui réussit mieux ses relations virtuelles que réelles. Récemment, elle a un peu vécu une histoire comme celle racontée dans Her, elle était dans le rôle de l'os, s'étant attaché très vite à un homme qui lui, plus le temps passait, plus il se détachait…

Est-ce là notre avenir ? Nous complaire dans des relations virtuelles, aimer des robots, car nous ne sommes pas parvenus à nous faire aimer d'autres humains ? Nous protéger derrière des relations matérialisées par de pathétiques oreillettes (on y est presque, remarque, vu qu'on passe notre vie le téléphone scotché à l'oreille, ou dans la main) ou autres gadgets technologiques ? Sommes-nous devenus incapables de nouer du lien avec nos semblables, d'en tomber amoureux, et de se faire aimer d'eux ?

Je suis incapable de vous dire si ce film m'a plu ou non. Des gens ont ri à certains moments, je n'ai pas compris pourquoi tellement cela m'a semblé déplacé et inapproprié. Après tout, ce film nous narre la détresse sentimentale d'un homme, qui en est réduit à "construire une relation" avec un système intelligent, et donc, il n'y a pas de quoi rire selon moi. Le film est triste, effrayant, démoralisant, pessimiste et noir quant à l'avenir des relations amoureuses, et glauque par certains côtés. Her est un film dur, et il parle d'amour d'une certaine façon, thème qui me touche particulièrement en ce moment, et à propos duquel j'ai du mal à voir des films.


Her m'a laissée choquée, sonnée, je parlerais de ce film comme d'un électrochoc cinématographique. Je me suis sentie plus seule que jamais après. J'aurai tué pour un câlin.

1 commentaire:

  1. Pas besoin de tuer pour ça: *hug*
    Ceci dit, je pense qu'il ne faut pas être aussi négatif: derrière tous ces moyens de communication artificiels (téléphone, mails, réseaux sociaux...) il y a avant tout des personnes bien réelles avec qui on veut rester en contact.
    Et même dans le film (que je n'ai pas vu, je me base sur la bande annonce et ton billet), le fait que Samantha soit une intelligence artificielle ne l'empêche pas forcément d'être une personne a part entière. Du moment qu'elle a une personnalité, une capacité de réflexion personnelle, est-elle moins humaine sous prétexte qu'elle n'est pas faire de chair et de sang?
    Sur ce sujet je pourrai te conseiller quelques livres de la série "Les robots" d'Isaac Asimov, dont certains tournaient autour de la définition du concept d'humanité.

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