La solitude est un des maux de notre société, et je dirai même que, selon moi, c'est le mal du siècle ! Avec la dépression et le stress, sans doute. Mais tout est lié, et je ne suis pas médecin, mais je pense que ces trois maux s'attirent, et se complètent...
La solitude est un fléau non choisi à notre époque. Elle touche de nombreuses personnes de ma génération, autour de moi.
Dans ce billet, je vais choisir de mettre l’accent sur la solitude des "jeunes vieux", ou des "vieux jeunes", les 25-35 ans.
La solitude est, pour commencer, à différencier du célibat.Il est important de distancier les deux concepts. Et être seule, pour moi, c'est avant tout se sentir seule.
En 2014, qu'est-ce que la solitude ? Sous quelles formes s’exprime-t-elle ? A quels moments de la vie ?
La solitude est difficile à définir. Basiquement , c'est l'état de quelqu'un qui vit seul, et demeure sans compagne, ou compagnon. Pas facile, à l'heure où la société voudrait que nous marchions tous deux par deux, et où, en même temps, elle ouvre de vrais marchés pour les gens seuls (alimentaires, touristiques, etc.). Donc pas facile de se faire une place, et de trouver sa place, entre ces deux extrêmes...
On a beau essayer de se concentrer sur son petit bonheur personnel, sur son
bien-être rien qu’à soi, on est toujours rattrapé par les clichés et les images
que la société nous impose.
Je viens d’avoir 30 ans, et, à mon âge, si je devais « coller »
à ce que la société attend de moi, je devrais être mariée, et mère de mon
premier enfant (ou au moins enceinte de lui). Mais certainement pas une
célibataire, non propriétaire, logeant toujours dans un petit studio.
Et quand ce n’est pas la société qui se charge de nous
montrer qu’on n’adhère pas au moule, qu’on n'a pas suivi la voie qu’elle avait toute
tracée pour nous, ce sont les amis, ou l’entourage qui, sans le vouloir, ni le
faire exprès, nous le rappellent.
Ils nous le rappellent quand ils ont leur premier enfant,
puis le suivant. Ou encore quand ils se marient, achètent une maison, parlent
crèche et nounous, ou changement de voiture, ou encore destination de leurs
prochaines vacances « en famille »…
Cela fait quelques années que je suis seule (la plupart du
temps), et je ne l’ai pas toujours mal vécu. J’avais réussi à trouver un
équilibre (instable), assorti d’une petite routine, pour aider à ce que la vie
ne pèse pas trop, et à faire couler les jours plus vite (en attendant que la
vie me propose mieux).
Récemment, cet équilibre a à nouveau été rompu, lui que j’avais
eu tant de mal à construire, pierre par pierre, fragile édifice, dont la
construction, qui s’achevait à peine, est à recommencer, à reprendre, voire à
repenser.
Alors oui, je suis seule, mais ce n’est pas le plus grave.
Car souvent, je me sens seule, et c’est cela qui est triste : (
J'ai beau être entourée de gens qui m'aiment, ou disent m’aimer, famille et amis, cela n'empêche pas que, parfois, la vie en solo me pèse, et que j'aimerais moi aussi goûter au bonheur du couple ; passer la porte de chez moi et y retrouver quelqu'un qui m'y attendrait, dont je pourrais prendre soin, après que l'on ait pris le temps de se raconter nos journées respectives. Parfois, le bonheur c'est simple comme un sourire, ou ce n'est pas plus compliqué qu'une étreinte..
J'ai encore échoué à ne plus être seule, mais ce n'est pas le plus triste.
Le plus triste, c'est que pour le moment, je n'ai pas envie de retenter ma chance, et que je n'y crois plus.
Très bel article et je partage malheureusement ton point tant qu'on est plusieurs à être seuls partageons cette solitude ;)
RépondreSupprimerMerci Ruby !
RépondreSupprimerComme je te l'ai dit par ailleurs, ce texte m'a semblé triste, et pour plusieurs raisons...
RépondreSupprimerTout d'abord, ce sont les mots de quelqu'un qui semble avoir abandonné. Il suffit de voir les derniers mots: "je n'y crois plus". C'est compréhensible, c'est la réaction de découragement normale après un échec, mais j'espère bien que tu vas rebondir et repartir de l'avant! :)
Là on dirait que tu as renoncé. Non seulement renoncé à bâtir une relation de couple qui tienne la route, mais même renoncé à être heureuse (ce qui n'est pas forcément lié, mais nous y reviendrons.)
Ensuite, il y a un autre point qui m'a "dérangé", si on peut dire, c'est le passage où tu dis "J'ai beau être entourée de gens qui m'aiment, ou disent m’aimer..."
Ça semble indiquer que tu n'es même pas persuadée de l'affection que te portent tes amis, ou même ta famille et ça aussi, je trouve ça triste.
Il y a certains points dans ce texte sur lesquels je suis d'accord avec toi, notamment le fait qu'il ne faut pas confondre solitude et célibat. Le célibat, je le connais bien, par moment il me pèse, mais là n'est pas la question. La solitude? Je l'ai bien connue aussi, mais ça fait déjà un moment que je lui ai tordu le cou! J'ai des amis, dont certains dont je suis très proche, je ne suis donc pas seul. Il est dommage que tu sembles avoir du mal à te raccrocher à ça, car crois moi, ça aide, et pas qu'un peu! :)
Inversement, être en couple ne signifie pas forcément avoir vaincu la solitude. Je pense qu'on est infiniment plus seul quand on partage sa vie avec quelqu'un qui ne nous convient pas.
Justement, tu parles de "coller" à ce que la société attends de nous à un age donné. Je ne compte plus le nombre de personnes qui, voulant faire ça on décidé qu'il était temps d'être en couple et d'avoir des enfants... pour se rendre compte quelque temps après la naissance de ces derniers qu'ils avaient choisi la mauvaise personne pour partager leur vie. Et là, c'est le drame. Les options? Rester avec cette personne qu'on fini par ne plus supporter, ou s'en séparer et essayer de reconstruire sa vie, mais en partant avec un handicap. Pas facile de rencontrer quelqu'un quand on doit gérer un ou des enfants, et un(e) ex pas forcément très amical(e) mais avec qui on ne peut pas couper les ponts, justement à cause des enfants... Ou bien sur vivre en père/mère célibataire, et se dire qu'on n'est pas seul puisqu'il reste quand même les enfants... mais bon, n'est-ce pas quand même passer à coté de quelque chose?
Non, mieux vaut le célibat que la solitude d'une relation bancale!
Justement, parlons-en. Comment construit-on une relation de couple qui puisse durer, et être positive pour les deux participants?
SupprimerVoilà une question que l'on se pose probablement depuis longtemps. Loin de moi l'idée d'y apporter une réponse définitive. Je ne détiens pas la vérité absolue, je ne suis même pas convaincu que quelqu'un la connaisse sur un sujet pareil. Mais bon, ça ne m'empêchera pas de donner mon opinion ;)
Laissons de coté l'aspect quasiment magique du sentiment amoureux. C'est beau, ça a alimenté les auteurs de contes de fées depuis des siècles, et ça ne répond absolument pas à notre question. :p
Oui, bien sur, il faut que ces sentiments soient présents... Mais il parait qu'on ne les contrôle pas, et je préfère m’intéresser ici aux éléments sur lesquels on peut avoir une influence.
Alors voyons donc la relation d'un point de vue purement cartésien.
Il s'agit avant tout d'un échange.
Toute relation a un coût. Le temps que l'on consacre à l'autre, la liberté que l'on perd en étant obligé de prendre une autre personne en compte dans toutes ses décisions, l'énergie dépensée et le stress accumulé quand il faut gérer les situations de crises (car je ne crois pas aux relations parfaites dans lesquelles il n'y a jamais le moindre accrochage), etc... La liste serait interminable, et de toutes façons très différente pour chaque personne, puisque chacun accorde une valeur différente à tous ces éléments.
Bien sur, toute relation nous apporte aussi quelque chose: une personne qui est là pour nous soutenir dans les moments difficiles, quelqu'un avec qui partager, ou créer, les bons moments, un sentiment d'accomplissement quand on participe au bonheur de l'autre, etc... là aussi, liste interminable et variable d'une personne à l'autre.
Une relation qui marche durablement c'est, d'après moi, une relation dans laquelle chacun gagne plus que ce qu'il perd (du moins de son point de vue, gardons à l'esprit ma remarque précédente sur la valeur variable que l'on accorde à tous ces éléments).
Il faut que les bons moments vaillent la peine de faire l'effort de surmonter les mauvais. Il faut que les sacrifices que l'on fait pour l'autre nous semblent être compensés par ce qu'il/elle nous apporte. Et, bien sur, il faut que les deux soient gagnants dans cette échange, puisque toute relation peut être terminée par une décision unilatérale.
Il y a donc 4 paramètres à prendre en compte. Ce que l'on apporte à l'autre, ce que l'autre nous apporte, ce que l'on coute à l'autre, ce que l'autre nous coute.
SupprimerIl faut que l'on apporte à l'autre plus que ce qu'on lui coute. Il faut que l'autre nous apporte plus que ce qu'il nous coute. Ce sont les deux équations d'une relation qui fonctionne.
Malheureusement, chacun ne peut influer directement que sur deux de ces 4 paramètres. Il faut donc faire en sorte de couter le moins possible, de rapporter le plus possible, et communiquer avec diplomatie avec l'autre pour l'inciter à en faire autant, en arrivant à lui faire comprendre ce qu'on attend de lui. Je laisse ce dernier point de coté, ce n'est pas celui qui m’intéresse ici.
Comment couter moins? Comment rapporter plus?
Ce n'est pas facile, mais je pense que la clé de ces deux questions est la même: il faut construire sa vie avant de vouloir la partager.
Il faut apprendre à vivre seul, avant de vouloir vivre à deux.
D'une part parce que le contraire voudrait dire ne faire dépendre son propre bonheur que de l'autre. Outre le danger que cela représente en cas d'échec, c'est avant tout un cout énorme pour l'autre. C'est lui imposer la lourde responsabilité de tenir entre ses mains toute la vie de quelqu'un d'autre (et qui plus est de quelqu'un, on peut l'espérer, qui lui est cher). C'est une pression énorme, un stress constant.
D'autre part parce que c'est aussi ce qui permet d'avoir quelque chose à apporter à l'autre. Être le point de repère stable dans la tempête de la vie. Être solide comme un roc quand il/elle a besoin de soutien. On ne peut pas soutenir quelqu'un si, soi-même, on ne peut être stable sans son aide. Or même la personne la plus solide connait des hauts et des bas. Tout le monde a besoin de soutien à un moment donné. Deux personnes stables pourront se soutenir mutuellement dans leurs moments de faiblesse respectifs, et leur relation a toutes les chances de durer. Deux personnes qui ne sont rien sans le soutien de l'autre s'effondreront à la première difficulté de la vie.
Et c'est peut-être là, enfin, que se trouve l'aspect le plus triste de ton billet. J'ai l'impression, à le lire, que pour toi célibat = solitude = une vie qui vaut à peine d'être vécue. Je ne dis pas que c'est ce qui a causé ton récent naufrage (comme évoqué avec toi dans une discussion précédente, ce n'est pas mon histoire, je n'en connais pas les détails, et ce n'est pas à moi de trouver les réponses), mais si ce ressenti est réel, c'est une pression énorme pour celui qui partagera ta vie. Rares sont les personnes qui ont les épaules assez solides pour supporter d'être la seule chose qui compte au monde pour la personne qui partage leur vie. On croit parfois désirer cela, mais uniquement jusqu'à ce qu'on réalise quelle responsabilité cela représente. Enfin, non, il existe une exception notable: les manipulateurs pervers qui profitent de cet état de fait pour faire absolument ce qu'ils veulent de l'autre. Puisses-tu ne jamais tomber sur cette engeance!
Pour résumer, je pense que tu es dotée de grandes qualités. Je ne vais pas toutes les lister ici, ta modestie pourrait en souffrir, mais je suis persuadé que tu auras beaucoup à offrir à celui qui aura la chance de lier sa vie à la tienne.
Mais si tu n'es pas assez solide pour assumer, au moins en partie, le poids de ta propre vie, tu risques de lui couter aussi beaucoup. Plus, peut-être, que ce qu'il sera prêt à donner pour ce que tu lui apportes.
Reconstruit-toi, guéris tes blessures, et tu seras la meilleure chose qui puisse arriver à celui qui aura la chance de te séduire. Mais surtout ne compte pas sur lui pour refermer ces blessures, ou il en causera inévitablement d'autres.
Je me permets de réagir à tout ce qui a été dit, en retard.
RépondreSupprimerIl faut différencier le célibat de la solitude. Le célibat est un état délié des émotions ou des sentiments. la solitude est un état lié aux sentiments et aux émotions (à soi et autrui).
En ce sens, quelqu'un qui me parle de mal vivre son célibat ou de ne pas l'accepter est quelqu'un qui n'a pas l'habitude d'être seul(e). Quelqu'un qui me parle de mal vivre sa solitude est quelqu'un qui se sent seul(e) et pour moi c'est différent.
Le célibat se vit, la solitude se subit s'il est est vécue comme négative. Il faut apprendre à dompter cette tristesse qui peut être en soi, ce désespoir de ne pas trouver ce que l'on souhaite, attend, voudrait. Du coup, la déception n'est que le reflet de nos attentes, lié à notre exigence en vers soi même et autrui. On se flagelle et regrette d'être "comme ceci ou comme cela" et on attend énormément de l'autre quand on est en manque de "tout". On s'oublie est on remet sur les épaules de l'autre tous ces manques qui sont nos démons, enfouis ou visibles.
Le célibat n'est pas une fin en soi.
La solitude est la fin de soi quand elle n'est pas maitrisée.
Courage.
Un ami qui te veut du bien ;)