mardi 28 janvier 2020

Dans le jardin de l'ogre

Récemment, j'ai aussi lu "Dans le jardin de l'ogre", de Leila Slimani.




J'avais découvert cet auteur i y a quelques années, avec "Chanson douce", que j'avais adoré, et je pense que j'avais dû lire celui-ci à la suite, même si je n'en avais aucun souvenir.

Mais en le lisant, j'avais comme une impression de déjà vu, alors déjà lu ou pas, le mystère demeure entier ; ) ! 

Le pitch : "Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt.Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre."


Verdict : j'ai adoré ! 

L'ouvrage, tout comme le premier, est extrêmement bien écrit, très prenant, avec une belle analyse psychologique et des portraits de personnages réussis.

L'héroïne essaye tant bien que mal de mener une vie normale malgré sa nature, qui la tyrannise. Selon moi, elle est piégée, victime de ses pulsions, à mi-chemin entre la nymphomanie et l'érotomanie.

Ses troubles, avant qu'elle ne se prenne en main pour les soigner, l'empêchent d'être mère, et journaliste accomplie, donc il est intéressant d'envisager le livre comme une progression, un chemin de croix vers une rédemption, suggérée, soupçonnée ou...simulée...

Pour moi, la fin de ce livre est aussi ambiguë que celle du film "Orange Mécanique", et on ne sait pas très bien quel est l'état réel de notre héroïne, et où elle en est de ses troubles, au moment où le récit s’achève...

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