lundi 27 janvier 2020

La Maison


Je viens de finir le livre "La Maison", d'Emma Becker.



J'ai entendu parler de ce livre dans la presse, et sur les réseaux sociaux, j'ai eu tout de suite envie de le lire.

Une journaliste, écrivain qui pour mieux écrire sur les prostituées passe deux ans comme l'une d'elles, en maison close, pour mieux raconter ensuite, c'était du jamais vu selon moi ! 


Le pitch  : "J'ai toujours cru que j'écrivais sur les hommes. Avant de m'apercevoir que je n'écris que sur les femmes. Sur le fait d'en être une. Ecrire sur les putes, qui sont payées pour être des femmes, qui sont vraiment des femmes, qui ne sont que ça ; écrire sur la nudité absolue de cette condition, c'est comme examiner mon sexe sous un microscope. Etc en éprouve la même fascination qu'un laborantin regardant des cellules essentielles à toute forme de vie."

Verdict : l'ouvrage a eu le Prix Renaudot, et ce n'est pas pour rien, car je l'ai trouvé très bien écrit ! 

Déjà, il faut savoir que ceux qui le liraient "en mode voyeur", à la recherche de sexe, seront déçus.

Car là n'est pas le propos.

Selon moi, le livre parle des hommes, des femmes, du mystère que l'un représentera toujours pour l'autre, et des instants miraculeux où les deux peuvent s'accorder.

Il est question de travail, de lutte, de sentiment parfois, de compatibilité, de ne pas mélanger travail et plaisir, d'estime de soi, de beaucoup de choses en fait !

Bien sûr, il est aussi question de sexe, et certaines scènes peuvent être qualifiées de crues, mais en comparaison de ce que l'on peut voir ou lire régulièrement, rien de choquant.
Et ce n'est pas ce que je retiendrai.

Je n'arrive pas à savoir si j'admire la démarche de cet auteur qui pour mieux écrire s'est immergée, est devenue l'un des sujets de son livre, si elle me choque, ou si elle me "dégoûte". Le terme est fort et mal choisi mais ce matin, je ne trouve pas d'équivalent moins fort, mais vous aurez compris l'idée.

Je ne sais pas à quoi ressemble son quotidien aujourd'hui, si une vie "normale" est possible après une telle expérience,e à quoi ressemble le regard que les gens posent sur elle : voient-ils la femme ? L'écrivain ? La pute ? 

Je ne peux pas m'empêcher non plus de me demander s'il ne s'agit pas d'une nymphomane qui ne s'assumerai pas et aurait pris ce livre pour prétexte de l'expérience.

Je crois que pour moi, ce qui reste le plus surprenant dans ce livre, c'est le côté très humain de ces portraits de femmes. Attention, je n'ai jamais dit qu'une pute est un monstre, mais l'auteur dépeint des femmes qui sont là par choix, qui ont préféré parfois cette alternative là pour payer leurs factures ou arrondir les fins de mois, certaines aiment ça et surtout, toutes sont heureuses au sein de La Maison...

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