dimanche 24 novembre 2019

Né d'aucune femme

Récemment, j'ai lu "Né d'aucune femme", de Franck Bouysse, le Prix des Libraires 2019.
Le pitch : "Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d'une femme à l'asile.
— Et alors, qu'y-a-t-il d'extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c'est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers…, ceux de Rose."

Ainsi sortent de l'ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire,
cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.
Verdict : mais quel livre extraordinaire !
Sans l'ombre d'un doute, un des meilleurs que j'ai lus, ces dernières années, et dans toute ma vie d'ans l'absolu !
Pourtant, entre cet auteur et moi, ça avait mal commencé, car je l'avais découvert avec son titre "Grossir le ciel", que je n'avais pas aimé !
Mais là...
J'ai été happée, subjuguée, j'aurai voulu rallonger ma pause déjeuner et commencer mes soirées plus tôt pour le reprendre, et si le sommeil ne m'avait pas emportée, je l'aurai lu d'un trait, d'un seul souffle, en une seule soirée !
J'ai été touchée par le destin de Rose, portrait de la condition féminine à une certaine époque.

J'ai mesuré ma chance, car, contrairement à elle, j'ai de la chance, une belle vie, un peu plus d'emprise sur ma vie, et la possibilité de faire des choix.
Rose m'a émue car elle n'a pas connu le bonheur, et si peu l'amour.
Rose vient d'une famille de taiseux, où la pudeur se dispute à la pauvreté, et où l'on n'a pour seul horizon que le labeur, les corvées besogneuses, et le crouton de pain en guise de repas à trouver pour orner la table.
Rose vient d'une époque où les parents monnayaient, et vendaient leurs enfants, pour survivre, tenter de faire subsister le reste de la famille.
Rose a connu la peur, la violence, la haine, et elle a à peine eu le temps de s'ouvrir à l'amour et la découverte du bonheur que sa vie a basculé, et que tout le bon lui a été arraché.
Un roman prenant, haletant, un récit à couper le souffle, des personnages plus vrais que nature, qui surgissent du papier pour vous prendre en otage et vous raconter, se raconter.

Voici ce que L'Express a écrit sur le livre, et qui figure sur sa quatrième de couverture : "Une quasi-perfection, addictive et obsédante" !

Je plussoie !

A lire , à offrir, à faire découvrir !

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