vendredi 9 mai 2014

Pas son genre


Un prof de philo et une coiffeuse peuvent-ils s'aimer ?

Telle est la question de ce film que je suis allée voir hier, et que j'ai adoré !

Avant de parler du film, avec le recul, je vais commencer par dire que cela m'a fait penser à un roman de Patrick Cauvin, lu il y a quelques années, et que j'avais beaucoup aimé : "Pourquoi pas nous ?". Ce roman raconte l'histoire d'un couple plus qu'improbable, formé par une bibliothécaire et un catcheur... ^^

Revenons à présent au film. Je l'ai trouvé vrai et juste. S'il parle d'amour, il le fait en tout cas sous un angle inattendu au cinéma, et donc surprenant. On n'est pas dans les love story habituelles, les happy end, les relations idylliques, les princes charmants, on en est même bien loin... : (

Quelque part, le film ne fait pas rêver, et je pense que là n'est pas son objectif, car il choisit à la place de se pencher sur la difficulté d'être en couple, la place et l'investissement de chacun au sein de ce couple ; je dirai que le film aborde aussi un point spécifique de la relation : la non-égalité des deux partenaires, car, comme le dit le proverbe, bien illustré dans le film : "En amour, il y en a toujours un qui aime, et l'autre qui souffre", ou, dit plus basiquement, il y en a toujours un des deux qui aime plus que l'autre. A partir de là, normal que beaucoup d'histoires d'amour, ou du moins de relations, soient bancales...

Le film sonne juste, il est vrai, et plus profond qu'on ne s'y attend au premier abord, et suite au visionnage de la ba.

L'histoire relate donc la relation entre une coiffeuse et un prof de philo, qui se sont rencontrés suite à la conjonction de nombreux hasards, sans lesquels ils n'avaient aucune chance de se croiser un jour, tellement leurs univers géographiques et intellectuels divergent. Elle sera très vite très investie dans cette relation, très amoureuse, tandis que lui se contentera de se laisser porter, d'attendre de voir, de se laisser aimer plutôt que d'aimer à son tour, puis de douter ensuite.

Je dirai que l'histoire est aussi celle d'un rendez-vous manqué, d'un manque de chance, d'un problème de timing. En amour, certains sont des diesels, d'autres des turbo. Ainsi, comment envisager une relation amoureuse quand les deux partenaires n'aiment pas en même temps, ou au même rythme ?

Cette histoire m'a parlé, et je me suis sentie très proche de cette jeune femme, car quand elle aime, elle est entière, elle donne tout son temps, son énergie et son amour à l'autre, s'oubliant presque elle-même au passage. Et dans le film, son amour n'est pas payé d'un juste retour. Sauf à la fin...

On sourit souvent, on rit parfois, on est triste presque tout le long. Du début à la fin du film, j'ai eu l'impression que le prof de philo, Loïc Corbery de la Comédie Française (que j'ai découvert et adoré hier, via et dans ce film), se moque de son amie, la coiffeuse, campée par Emilie Dequenne, dès qu'elle dit une phrase.

Il y a un passage très émouvant dans le film, lors duquel la coiffeuse s'adonne à une de ses passions, la chanson (Emilie Dequenne interprète vraiment plusieurs titres dans le film). Elle chante "I will survive", la gorge nouée et les larmes aux yeux, et les paroles prennent tout leur sens. Incroyable que cette chanson si triste soit un hymne dédié à la fête...

En tout les cas, la fin, que je ne dévoilerai pas ici, n'est pas celle des histoires d'amour que l'on peut voir habituellement au cinéma, quel qu’en soit le schéma, ou le choix du réalisateur. La fin nous laisse un peu sur notre faim. Hormis cela et quelques longueurs qui auraient pu être coupées, je n'ai rien à redire au film et vous le conseille. 

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